Malgré l'appartenance apparente des Francs, en tant que confédération de peuples germains, à la race germanique et, donc aux peuples indo-européens, il n'est pas impossible qu'ils puissent être très fortement liés à la question des dix tribus perdues d'Israël
Lorsque les Assyriens envahirent le royaume du Nord d'Israël, au VIIIème siècle avant notre ère, ils déportèrent les dix tribus d'Israël qui avaient formé ce royaume, avec, pour capitale, Samarie. Ces tribus, qui ne devaient jamais revenir sur la Terre Promise, donnèrent naissance à la légende des dix tribus perdues d'Israël et qui se perdirent dans les méandres de l'Histoire. Ce souvenir perdura chez les Juifs: au IXème siècle, Eldad, marchand et voyageur, peut-être un karaïte, évoque un état juif indépendant d'Afrique de l'Est où habiteraient les tribus de Dan, Asher, Gad et Nephtali, une dérivation des Dix Tribus perdues. Une vue persistente, cependant, est que les dix tribus finirent par former le peuple des Scythes -ou Cimmériens- un peuple nomade d'Asie Centrale dont les domaines, au Ier siècle avant l'ère chrétienne, finirent par s'étendre de la Mer Noire à l'Altaï et au Pamir. De façon plus précise, il semble bien que les Cimmériens même seraient ces dix tribus perdues, qui, tôt, se seraient installés au Nord de la Mer Noire et qui, là, auraient été bousculés par le mouvement des Scythes -eux un peuple réellement indo-européen- vers l'Ouest
Les Cimmériens, ensuite, seraient bien le peuple -Juif, donc- qui donna naissance aux Francs: ceux-ci ne seraient venus que tard en Germanie, vers la fin du IVème siècle avant notre ère seulement. C'est ce qui donna la légende mérovingienne que les Francs sont les célèbres "Sicambres", venus de la mer d'Azov, ou les descendants des princes troyens. En fait, l'histoire plus précise et plus nette de cela serait que certains descendants de Juda, l'un des fils de Jacob et fondateur de l'une des tribus d'Israël, aurait migré chez les Assyriens au moment de la déportation des dix tribus du royaume du Nord et y auraient rejoint celles-ci. Ces Juifs seraient les descendants de Zara, un fils de Juda, jumeau de Phares, lequel, lui, est à l'origine de la lignée de David -donc du Christ. Aussi, les ancêtres des Francs n'appartiennent pas exactement aux dix tribus, mais à ces membres, descendants de la tribu de Juda -membre du royaume du Sud, de Juda justement qui, lui, fut détruit par les Babyloniens, la population pouvant revenir, sous Cyrus, y continuer l'histoire juive. C'est cet ensemble de données qui mènent à cette idée que les rois Francs sont de lignage juif, reliés au lignage de David et du Christ, la fin du royaume du Sud de Juda faisant passer les droits à la royauté de Juda, Phares et David à la branche cadette de Zara, donc des Cimmériens, des Troyens et des Francs. Des liens entre la branche de Zara et celle de David existent, ainsi le fait qu'un des premiers rois mérovingiens, Marcomir IV, épousa une descendante, à la sixième génération, d'Anne, la cousine de la Vierge Marie. Les Celtes eux-mêmes, sous la forme du peuple des Cimbres, seraient liés aux dix tribus perdues d'Israël, ajoutant à la relation entre les rois Francs et leurs sujets gaulois. Les autres Germains, dont les Saxons, seraient, eux, des descendants des dix tribus, leur roi, Odin, ayant finalement été divinisé
Une telle ascendance permet bien évidemment aux rois Francs des trois races -les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens- de revendiquer une relation particulière avec la lignée du Christ et donc un rôle spécifique, en termes de destin et de religion, tel qu'attribué à la race franque -et à la France en général
Comment tout cela peut s'insérer avec les théories indo-européennes ou l'origine des peuples issus des fils de Noë reste, cependant, relativement peu clair. Une piste semble bien être qu'une première vague de population de l'Europe a bien eu lieu tel que le décrivent l'archéologie et la génétique, avec des migrations, venues du Croissant Fertile, apportant la révolution néolithique aux populations originelles, préhistoriques puis par la migration des peuples indo-européens -de l'Allemagne et l'Irlande jusqu'en Iran et en Inde- formant des royaumes plus patriarcaux, de guerriers aristocratiques. L'élite franque, elle, juive d'origine, de la lignée puînée de Juda, suivit un chemin qui la mena dans les terres des Assyriens, où elle rencontra les dix tribus perdues du temps de la déportation de Samarie, puis elle devint la race des Troyens et, de là, parvint en Europe et en Germanie, y devenant la race royale des Francs, descendants de David et passant au catholicisme orthodoxe -au sens de non-hérétique- avec le baptême de Clovis à la fin du Vème siècle. De plus, une partie de la relation entre l'élite franque et l'élite gauloise se trouve aussi résolue par le fait que, par les Cimbres, une partie des Gaulois sont eux aussi d'origine juive et liés, eux, aux tribus perdues
une page, en français, http://www.vexilla-regis.com/textevr/MISSIONdivineFRANCE.htm donne le texte complet du marquis de la Franquerie, nom de plume de André Le Sage de La Franquerie de La Tourre, camérier secret de plusieurs papes, dont le pape Pie XII en 1939, catholique intégriste d'avant-guerre, qui est l'auteur principal relatant ces vues
Une vue alternative, enfin, serait que les 10 tribus perdues ont été déportées aux confins nord de l'Assyrie et qu'elles y seraient devenues les Cimmériens. On en retrouverait une partie à Troie avant sa destruction vers la fin du XIème siècle avt. J.-C., les Romains -conformément à l'Enéide- étant issus de cette souche. L'empereur romain d'Orient, aux époques où il revendiquait un droit sur l'Ouest devait logiquement revendiquer cette ascendance troyenne. Aussi, il est non moins naturel qu'à partir de vers 600, les Francs, eux-mêmes, puissance centrale de l'Ouest européen, aient entendu pour mieux légitimer leur force face à Byzance, revendiquer eux aussi cette ascendance troyenne. D'où que certains, par la suite, purent croire à cette constrution intellectuelle et en inférer le lien des Francs avec les dix tribus perdues d'Israël. Sans compter que la parenté de tels Francs avec la lignée du Christ ne pouvait qu'aller dans le sens du rôle joué par les Francs, par le baptême de Clovis, dans le retour de l'Ouest de l'Europe au catholicisme de Rome. L'intervention des indo-européens perses dans l'histoire juive ne serait donc pas un hasard mais une forme de signe: des Perses, de la même lignée de peuples que les indo-européens de l'Ouest auraient permis aux descendants davidiques de la tribu de Juda d'y revenir. L'origine troyenne des Francs a pris naissance vers 1200, sous les premiers Capétiens, qui, alors, s'efforçaient de renforcer leur légitimité en tant que dynastie
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